Une ville au Moyen-Âge

Une ville au Moyen-Âge


Ville au moyen-age

UNE VILLE AU MOYEN AGE (Manuscrit Français 364, folio 174).

Tiré de Pédagogie Pratique - La documentation en couleurs, 35 rue de Paris, PORT MARLY, N° d'avril 1953

Cette page extraite d'une histoire de Rome écrite au XllIe siècle est caractéristique de la « manière » des écrivains et enlumineurs de cette époque. La légende dit: «Comment Scipion l'Africain fut fait consul de Rome ». Mais le décor est celui d'une ville du moyen âge avec ses remparts, ses tours, ses maisons serrées les unes contre les autres et que l'enlumineur a agrémentés d'ornements architecturaux divers. Les costumes sont fantaisistes mais les boutiques avec leurs auvents garnis de marchandises diverses, les hautes murailles, les portes fortifiées, sont caractéristiques de l'époque médiévale.

La renaissance des villes

Tiré de "Documentation Historique" N°28, 17/04/1970

Le renouveau industriel et commercial des IXe et Xe siècles provoqua un regroupement des populations auprès des résidences seigneuriales ou ecclésiastiques, comme dans le cas de Bruges. Jean Lelong, chroniqueur de Saint-Bertin, retrace au XIIe siècle la naissance de cette ville, deux siècles auparavant :
(Beaudoin 1er avait édifié un rempart pour protéger sa résidence des pirateries normandes.) Par la suite, pour les besoins et les nécessités de ceux de la forteresse, commencèrent à affluer devant la porte, auprès de la sortie du château, des négociants, c'est-à-dire des marchands d'articles coûteux, ensuite des taverniers, ensuite des hôteliers pour la nourriture et le gîte de ceux qui poursuivaient des affaires avec le seigneur souventes fois présent, de ceux qui construisaient des maisons et préparaient des auberges pour les personnes non admises à l'intérieur de la place. Leur formule était : « Allons au pont. » Les habitants s'y accrurent de telle sorte que bientôt naquit une ville importante qui jusqu'aujourd'hui conserve son nom vulgaire de pont, car « brugghe » signifie pont en langue vulgaire.

Maints centres épiscopaux et monastères, qui possédaient des reliques miraculeuses, furent à l'origine des villes. En relatant le pèlerinage de: Saint-Trond, au XIe siècle, l'abbé Rodolphe nous fournit implicitement le processus de formation de l'une de ces villes :
Ce qui concourait encore à l'accroissement de ces richesses, c'était le tombeau de saint Trudon, où se manifestaient journellement avec éclat de nombreux miracles, dont la réputation était à tel point répandue de par le monde que ni l'enceinte de l'abbaye, ni même le territoire de notre ville ne suffisaient à contenir la foule des pèlerins. En effet, jusqu'à près d'un demi-mille, à la ronde à partir de notre vile, sur toutes les voies publiques qui y convergeaient, mais aussi à travers les champs et les prés, une masse de pèlerins — nobles, hommes libres et gens du commun — affluaient chaque jour, mais plus particulièrement lors des fêtes. Ceux qui, en raison de l'affluence, n'avaient pu trouver place dans les maisons des gens de la ville logeaient dans des tentes ou dans des abris improvisés à l'aide de branchages et de tentures ; on aurait cru qu'ils avaient pris position autour de la ville pour en faire le siège.
Ajoutez à cela une quantité de marchands qui, avec leurs chevaux, leurs voitures, leurs chariots et leurs bêtes de somme parvenaient à peine à amener de quoi subvenir aux besoins de la foule des pèlerins. Que dire alors des offrandes qu'on faisait à l'autel ? Sans parler des bêtes de somme, des chevaux, des bœufs, des vaches, des porcs, des moutons et des brebis qu'on amenait en quantité incroyable, ...



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